C i n é m a e n g a g é |
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L'assaut final |
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Le journalisme télévisuel diffère de celui que lon trouve dans les journaux. Un journaliste qui fait des recherches et termine un reportage est limité pendant une émission à la télé ou à la radio. Il existe des restrictions parce quon doit insérer des annonces publicitaires entre les séquences, ou encore, parce quil faut tenir compte de la capacité de concentration du spectateur. Les informations à la télé ou à la radio sont donc limitées et ne sont que de brèves lignes des événements. Cest souvent le cas aussi dans les médias écrits. |
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De plus, si le média en question est contrôlé par de puissants trusts, il ne va diffuser que linformation quil veut et croit être bonne pour la population. Cela donne donc lieu à une désinformation à de multiples niveaux, à des provocations, etc. Dans tout ce tohu-bohu, il faut se tourner vers les gens engagés qui tentent dinformer la population sur les contextes problématiques dans lesquels ils vivent et de leur indiquer quels sont les vrais problèmes. Ces gens engagés sont les cinéastes qui font du documentaire. Carole Poliquin, Isaac Isitan, de même que plusieurs autres, sont des cinéastes soucieux de lavenir de lhumanité. Avant de réaliser son dernier film, Le bien commun, lassaut final, Carole Poliquin a signé Lâge de la performance (1994), Turbulences (1997) et lEmploi du temps (2000). Dans Le bien commun, lassaut final, elle aborde le thème de la privatisation du monde dans presque tous les champs, quil sagisse de la diminution du rôle de lÉtat (que lon connaît depuis fort longtemps en Turquie, sous prétexte de rejoindre le monde démocratique), ou de la tendance à breveter tout ce qui appartient, de toute évidence, à la collectivité humaine. Dans Le bien commun, lassaut final, Carole Poliquin nous présente la commercialisation du monde, commencée depuis des décennies, avec toutes les valeurs de lHomme daffaires, sous la forme de la création dun nouveau monde quelle introduit par : « Dieu créa le monde en sept jours. Puis, survint lHomme daffaires qui décida de privatiser le monde en sept jours... ». Carole Poliquin nous fait constater les amères réalités à travers le monde. Avec les magnifiques images dIsaac Isitan et de Yanick Létourneau, nous assistons, entre autres, à la tentative de vendre les eaux de Terre-Neuve et à linterdiction par la multinationale Monsanto de faire pousser du canola. Personne ne peut contrer la pousse naturelle du canola, ce qui nempêche pas Monsanto de poursuivre un fermier de Saskatchewan parce que le canola pousse sur sa terre sans quil lait semé. La Cour le condamne à payer certaines indemnités à la multinationale, du fait que celle-ci possède un brevet sur cette espèce vivante, modifiée génétiquement. Le film de Carole Poliquin nous fait voir que presque tout est commercialisé: les recherches sur le cancer, les médicaments et même les sortes de riz, comme le Basmati qui existe depuis des millénaires... On apprend quune compagnie américaine envoie des lettres en Inde, expliquant aux Indiens quelle a inventé cette sorte de riz et possède un brevet là-dessus, et leur impose de ne pas cultiver ce riz. On voit aussi que les soins de santé sont également considérés comme du matériel commercial... Ceci, quand on pense que le gouvernement du Québec et du Canada ont coupé les budgets octroyés à la santé et fermé plusieurs hôpitaux, et que lon réalise où lon est rendus... La vie de lêtre humain est désormais à vendre... Pas dÉtat ou de gouvernement social, mais plutôt commercial. Les élus ne protègent pas les intérêts du peuple, comme promis dans leurs discours et dans leurs programmes, mais celui des compagnies. On voit bien pourquoi il y a des sommets des États sur le commerce et pourquoi leurs ordres du jour sont toujours gardés secrets. Le corps humain est-il une marchandise ? Jeremey Rifkin, lauteur du Siècle Biotech demande: « Quadviendra-t-il si nos enfants grandissent dans un monde qui considère lêtre humain, les gènes, les protéines, les cellules, les organes, les tissus et même des espèces entières comme des inventions?.. Quadviendra-t-il si nos enfants grandissent en croyant que la vie nest que matériaux, une affaire de brevet?.. » La première du film a eu lieu au CEGEP du Vieux-Montréal le 5 mars 2002. Le film a aussi été présenté le jeudi, 7 mars 2002 à 20h00, à Télé-Québec. Pour obtenir des renseignements sur les documentaires de Carole Poliquin et sur dautres documentaires de lISCA, vous pouvez contacter : Les Productions ISCA Inc., 6103, rue Jeanne-Mance, Montréal (Québec), H2V 4K9, téléphone: (514)273-9795, télécopieur: (514)273-0807, courriel: isca@videotron.ca Mars 2002 Réalisation : Carole
Poliquin Production : Les Productions
ISCA, Ventes : Filmoption International,
Format : Betacam SP. Couleur
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